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 A10 Ralph le garçon qui ne voulait pas grandir.pdf

Anecdote 10 : Extraits du journal de classe

Date

Observations au journal de classe

Mesures

Semaine

1

A 15 h10 Je rappelle à Ralph qu’il est inscrit à l’étude. Mais à 16h15, il n’en tient pas compte et rentre chez lui.

J’appelle la maman (sur répondeur) pour qu’elle le ramène à l’école.

Sem 2

Constatant son retard en calcul,

je le mets sur un logiciel dédié.

 

Ralph ne fait pas les exercices proposés sur le site web de l’école. La maman me dit qu’il n’a pas d’ordi. Mais Ralph dit qu’il a un Ipad.

 

Sem 4

Après le sport, la maman m’appelle pour me dire qu’il est malade. Elle utilise l’expression : « c’était le coup de trop » laissant entendre que c’est à cause de la course d’endurance qu’il est tombé malade.

 

Sem 5

Comme il n’arrive pas à s’organiser pour ses travaux de la semaine, je lui fixe ce qu’il doit faire pour le lendemain. Mais seul le tiers a été fait.

Je lui donne ses devoirs au jour le jour.

Sem 6

Je lui demande de venir le matin 15 minutes avant le début de la classe pour avancer son travail.  Mais il ne se présente pas.

Sem 7

Vu la maman (30 sept.) à qui je dis : Il y a soit un problème d’apprentissage, soit un manque de travail.

La maman m’apprend que l’élève est suivi par le service de la protection de l’enfance.

 

A la fin de la discussion il me semble que la maman accepte l’idée que pour se développer, son fils doit sortir de sa coquille.

Sem 8

Sport : Il n’arrive pas à placer ses jambes autour de la perche pour y grimper.

A la piscine, le maître de natation me dit qu’il est prêt à jeter l’éponge avec Ralph.

 

 

Il arrive à nouveau au mentorat du lundi sans son livre de lecture.

 

 

J’essaie de descendre progressivement avec lui les escaliers qui entrent dans l’eau. Il s’affole : peur panique.

Je le fais lire pendant le temps de classe.

Je demande à la maman d’inscrire Ralph à une activité sportive.

 

Anglais : il est le seul à n’avoir pas réussi la révision des quelques mots de  la première leçon « Unit 1 ».

 

 

 

 

En calcul, il ne connaît pas : 15-8= …
Or cela devrait être acquis en début de 7e

C’est un indice pour attribuer ses mauvais résultats au manque de travail car il n’a pas plus de peine que les autres à retenir des mots nouveaux en classe.

Je le garde pour examiner cela après la classe

Sem 9

Tél. de la maman à 8 :05. Elle me reproche :
- de punir Ralph, que je l’ai retenu 1 heure.

 


- de le séparer des autres pour faire sa lecture alors qu’il a besoin d’être avec eux.

- Elle affirme qu’il lit assez.




-Elle confie avoir eu elle-même  des problèmes à l’école.

 

Je lui réponds :

qu’une heure est le temps qu’il a fallu pour qu’il rattrape son retard d’une semaine.

 

alors que je lui demande justement de faire comme les autres.

 

je souhaite pouvoir le vérifier, raison pour laquelle il doit ramener son livre en classe.

 

Je lui assure qu’il n’y a pas de raison que son fils ait les mêmes problèmes. Je pars du principe qu’il est solide et qu’il doit maintenant grandir.

 

Ce même matin, Ralph n’arrive pas à l’école. Sa maîtresse d’appui appelle la maison et laisse un message. Pas de réponse.

L’enfant finit par arriver. Je lui demande pourquoi il est en retard :

- Vous étiez au téléphone avec ma mère.

- Pourquoi ne peux-tu pas venir à l’école sans ta mère ?

- Je n’ai pas le permis de conduire.

 

 

 

 

 

 

 

Un jeu malsain s’installe.

15 oct

Ralph est à nouveau malade le lendemain du jour où je lui ai posé des exigences : travaux à rendre, lecture…

La mère m’envoie un mail disant qu’elle viendra chercher les devoirs à 16 :30. Je l’attends jusqu’à 17 :25 ; en vain.

17 oct

Le jour de la sortie pour visiter une entreprise, il est absent. Ce qui est dommage car voilà une activité qu’il aurait pu faire avec les autres.

Sem 10

L’an passé, Ralph a manqué 16 demi-journées d’école. En ce moment, il est déjà à 18 absences, c’est un record.

Je constate qu’il mémorise assez rapidement les mots d’anglais ; aussi bien que les autres.

Je demande un certificat médical.

23 oct

Il ne retrouve plus ses affaires.

Le maître de l’étude me dit qu’il n’y  fait rien, attendant que le temps passe.

Le mercredi, je le retiens pour lui faire classer ses affaires et lui expliquer ce qu’il n’a pas su faire.

 

Je reçois le certificat médical de sa doctoresse :

Ralph ne peut se rendre à l’école du 15 au 21 octobre pour des raisons médicales et il doit éviter la piscine, même au bord, pour éviter les vapeurs de chlore.

Vérification faite, la désinfection de cette piscine s’opère à base d’ozone.  L’eau est hypochlorée (dose très faible), il n’y a donc pas de chlore à l’état gazeux. En 29 ans, les responsables de la piscine n’ont reçu aucune remarque au sujet de l’eau.

Sem 10

Le lundi après les vacances, il est le seul à n’avoir pas lu durant ces 11 jours. Je lui demande de prendre son livre l’après-midi. Il vient sans. Il n’arrive pas à joindre sa mère au téléphone.

 

Il doit se réinscrire à l’étude. Très difficile d’obtenir la feuille signée par la maman.

 

Pour déceler ses intentions, je lui « propose » de l’aider après l’école afin de finir une fiche où il avait de la peine. Il choisit de s’en aller.

Je veille à mettre les priorités : la lecture. En classe, lorsque c’est son tour de lire, souvent il ne sait pas où on en est. Je lui fais rattraper la lecture pendant que les autres écrivent leur reportage sur la visite en entreprise qu’il a manquée.

 

Sem 11

Anglais : il est le seul à ne pas avoir apporté de photos pour présenter sa famille.

En revanche, ses compétences en compréhension de la langue sont bonnes ! C’est selon moi un garçon intelligent.

Ce sont ses oublis et ses absences qui l’empêchent de faire les mêmes activités que les autres.

 

Il lui faut 10 secondes pour une soustraction mentale  4 - 3 et ne sait pas calculer 2 - 1.

Pour la première fois, il termine ses travaux de la semaine.

Ne retrouvant pas sa brochure de grammaire, il maintient devant la maîtresse d’appui qu’il me l’a donnée malgré mes dénégations, jusqu’à ce que j’ouvre son porte-document et la lui sorte sous ses yeux.

Je me demande si Ralph joue un jeu.

 

 

 

 

 

Il est capable de nier l’évidence.

 

Lorsque je sollicite de la maman l’autorisation de communiquer avec la psychologue, elle m’apprend qu’elle est allée à la direction demander un changement de centre scolaire pour Ralph.

A la fin de la discussion du 30 sept. il m’avait semblé que la maman acceptait l’idée que Ralph se développe, qu’il sorte de sa coquille.

En réalité,

- soit elle ne le pensait pas,

-soit elle a changé d’avis,

-soit on l’a convaincue du contraire.

Sem 12

Il est le seul à ne pas s’être connecté de depuis 11 jours sur le site de l’école où chacun devait lire le reportage en entreprise. (Ce qui aurait été particulièrement utile pour lui étant donné qu’il avait manqué la visite)

 

Il commence à maintenir le répertoire soustractif inférieur à 20.

Mais il n’a pas son matériel de math pour faire l’activité demandée.

 

Les élèves doivent terminer un exercice de maths pour le lendemain. Comme le début a été fait en classe,  chacun devrait y parvenir.

Le lendemain, au moment de vérifier, Ralph me dit sans que je le sollicite. « J’ai pas compris l’exercice. » Je lui fais remarquer que ce ne peut être qu’une fausse excuse puisqu’il avait déjà fait la moitié de l’exercice en classe. En réalité, il n’a pas rajouté un nombre depuis la veille.

Pris en flagrant délit, il me dit : j’aimerais vous dire la vérité, mais j’ai peur que nous ne me croyiez pas.

Dis toujours :

-          Je n’ai pas compris la consigne.

Ce qui est forcément faux.

-          En fait, tente-t-il encore, j’ai ouvert le cahier, mais pas le livre.

Ce qui n’a aucun sens. Ça entre en contradiction avec sa première excuse.

Ralph est prêt à servir n’importe quelle explication, pour ne pas faire face à ses manquements. Il finit par admettre le mensonge. Ouf !

11 nov

Il maintient devant deux adultes (sa maîtresse d’appui et moi)  qu’il m’a donné sa fiche de français. Je dois finalement fouiller son sac pour la lui ressortir.

Il ne craint pas de s’affirmer et tenir tête.

 

Toujours la  même semaine : Je lui demande :

-          Pourquoi fais-tu ton devoir en rouge ?

-          Parce que j’aime le rouge.

Sa petite taille et son air fragile ne l’empêchent pas de jouer un jeu face à l’adulte.

 

En fin de semaine, il n’a strictement rien fait à la maison. Il devait lire et commenter deux reportages en ligne réalisés par la classe. Il est le seul à ne pas s’être connecté au site web.

Je lui demande de venir plus tôt le lendemain.

Sem 13

Convoqué à 7 :50 pour présenter livre, il ne vient pas (à cause du bus) mais il est enfin à jour avec ses lectures !

 

 

Mazel tov !

 

On fait les ¾ d’un problème de maths. Il restait une réponse à trouver.

Il ne l’a pas fait car il est allé à la foire…

Le laisser-aller devient patent.

 

La mère envoie un message à l’enseignant d’allemand disant que Ralph ne peut pas entraîner son vocabulaire  sur le site web de l’école car il ne maîtrise pas assez l’informatique.

Pourtant à l’école nous voyons que Ralph sait utiliser la plateforme numérique. Il ne peut donc s’agir que d’une énième tentative pour excuser le manque de travail à la maison.

Par ailleurs,  son fils n’utilise pas davantage les manuels et cahiers fournis avec la méthode d’allemand : Arbeitsbuch, glossaire, etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que la leçon soit sur site web ou sur papier, le résultat est le même.

 

Durant tout le trajet jusqu’à la salle de gym, Ralph marche à côté de moi pour  me raconter des gags.

Il se montre très à l’aise dans le contact.

 

Je lui donne un carnet pour noter les choses importantes à faire comme étudier la conjugaison.

En fin de semaine, il rate le verbe protéger, je constate que son tableau de conjugaison est resté en classe.

Et il n’a pas fait son devoir de calcul mental.

Qu’est-ce qui est préférable : continuer à suppléer à ses manquements ou lui apprendre une bonne fois à s’organiser ?

Sem14

Il est le deuxième de la classe à réussir son voc d’anglais Unit 2.

 

Il persiste à écrire en rouge.

Dans cette branche, il fait la démonstration de ses bonnes capacités d’apprentissage.

Sem15

Retenu 30 min. pour terminer son travail,  c’est finalement lui qui me demande de rester plus longtemps pour me montrer sa rédaction.

Est-ce qu’un cap est franchi ?

 
A ce stade a lieu la séance de réseau qui réunit la maman, la pédiatre, la pédopsychiatre, la psychologue, l’enseignante d’appui et moi-même. En plus des bilans d’évaluation par objectifs de Ralph, je dresse une synthèse de ce qui précède :

  • Ralph ne fournit pas le travail nécessaire.
  • Il ne lit pas suffisamment.
  • Il accuse en retard considérable en calcul. (14-6=…)
  • Lorsque Ralph est en conditions et qu’il consent à se mettre au travail, il peut être tout aussi efficace que les autres.
  • Ses récitations des leçons sont en général assez bonnes,  L’une d’entre elles a été excellente, ce qui confirme ses capacités.
  • Il peut nier l’évidence avec une bonne foi désarmante.
  •  Il ne craint pas l’adulte.

 

Avant la séance je m’enquiers de l’avis de l’enseignante d’appui ainsi que du titulaire de l’année précédente :

  • Quand Ralph fait l’objet de remontrances pour n’avoir pas fait son travail, il fait venir sa mère en classe qui se lance dans des explications pour justifier les manquements.
  • Lors d’une entrevue, Ralph a intimé le silence à sa mère. Il montre des talents de manipulateur.
  •  

Je pose trois hypothèses :

  • Ralph a des compétences qui devraient suffire à le mener à la réussite ce qui est loin d’être le cas tant qu’il n’accomplit pas le travail nécessaire au degré 7e (45 min par jour).
  • Mon évaluation est biaisée par les nombreuses absences : aurait-il de meilleurs résultats, s’il ne manquait pas tant de cours ? S’il avait recopié tous ses résumés ?
  • Quelqu’un ou quelque chose entrave son développement. A noter sa taille, bien au-dessous de la moyenne des garçons de son âge.
  • Le seul moyen de vérifier ces hypothèses est donc de provoquer un changement : qu’il se mette au travail sérieusement durant un temps suffisamment long pour observer d’éventuels changements. Tant que ce n’est pas fait, on n’en saura pas davantage sur les capacités effectives de Ralph.

 

Téléphone préalable avec la psychologue (15 nov.)

  • Elle craint que Ralph ne veuille plus venir à l’école.
  • Ralph est : compliqué, anxieux, il a toujours eu des difficultés, TADA, médication, il fait des blocages, il risque la phobie scolaire.
  • Je demande si elle a posé un diagnostic de phobie scolaire ? Non. Mais elle ne peut pas tout me dire…
  • Elle utilise le mot « brutalité » pour qualifier ma manière  d’agir avec Ralph. Je lui demande sur quoi elle appuie cette déclaration alors qu’elle n’est jamais venue en classe.

La séance :

La maman commence par ses doléances qui ne tiennent pas face aux éléments observés :

  • Les plans de travail de la semaine ne sont pas compréhensibles pour Ralph.  Ô C’est possible mais le fait de lui donner son travail au jour  le jour n’a rien changé.
  • Ralph ne peut pas accéder au site web de l’école pour faire ses exercices. Ô C’est faux puisqu’il a lui-même envoyé des messages via ce site web depuis la maison à 20h33. 
  • Ralph ne reçoit pas les explications nécessaires : Ô faux : Ralph a été convoqué avant l’heure et retenu après les cours pour cette raison.
  • Il a peur, et a des angoisses Ô Cela n’apparaît pas dans son comportement à l’école, c’est même le contraire.


La psychologue

  • Ralph mange ses habits, bruite, angoisse Ô jamais observé de tels comportements en classe.
  • Il est endurant dans son opposition Ô En effet.

La pédopsychiatre

  • La pédopsychiatre dit qu'elle ne sent pas du tout d'empathie chez moi.
  •  Elle me reproche de formuler des hypothèses alors qu'elle attend des solutions. Ô Je lui explique que c’est ainsi que fonctionne la pédagogie : lorsqu’on constate qu’un enfant rencontre des difficultés scolaires, on pose une hypothèse, puis on met en place un dispositif qui pourrait améliorer la situation et l’on expérimente durant un laps de temps suffisant (6 semaines) et enfin, on change le dispositif en cas de résultats non concluants…

La pédiatre

L’ambiance de la séance ne s’améliore pas quand je fais observer à la pédiatre qu’elle a signé une dispense de piscine pour cause de chlore dans une piscine hypo-chlorée. La noyade étant la deuxième cause de décès par accident chez les enfants, je demande si exempter Ralph de ce cours est réellement dans son intérêt ?

 

Deux visions s’affrontent : celle de la maman et des thérapeutes, contre celle du titulaire et de l’enseignante d’appui.

  • Faut-il laisser Ralph s’installer dans sa coquille, sachant qu’on assume alors une part de responsabilité  dans son retard ?
  • Ou faut-il exiger de Ralph qu’il se conforme à ce qu’on peut attendre de lui, sachant que ses thérapeutes ont des craintes ?

 

La baisse des exigences scolaires n’est pas un tabou pour moi. Mais elle ne devrait être envisagée que si l’on a la conviction qu’elle vaut mieux que le maintien des exigences. Or j’avais pu constater que dans le cas de Ralph, le fait de ne lui donner qu’une petite chose à terminer pour le lendemain, ne garantissait pas qu’il l’exécute. Lui demander moins, c’était obtenir moins.

Sans diagnostic posé, ni mesures particulières décidées, c’est moi qui restais, malgré la désapprobation évidente des participants à la réunion, maître de ce qui se passait en classe. En revanche, pour les tâches à domicile, si la maman de Ralph continuait à couvrir tous ses manquements, les chances d’obtenir une amélioration étaient minces.

Avant que la séance se termine, je demande à la maman si elle estime que son fils serait en mesure de tenir les engagements suivants ?

  • Tenir 6 semaines consécutives sans absences 
  • lire un chapitre par soir 
  • étudier une leçon (15 minutes par soir) 
  • faire une tâche écrite (15 minutes par soir)
  • venir à la piscine ?
  • venir à la sortie de ski ?

 

Huit semaines s’écoulent. Au 14 février, Ralph a manqué  9 demi-journées, soit 12% d’absentéisme au lieu des 18% au 1er trimestre. Le but fixé n’est pas atteint, néanmoins il vient d’effectuer 4 semaines consécutives sans absences. Et comme on pouvait s’y attendre, les indicateurs s’améliorent :

  • Sa capacité à avancer dans son travail de la semaine 
  • Sa capacité à réaliser de nouveaux apprentissages comme en géométrie qui est un branche où toute la classe part de zéro en janvier.
  • Son implication : il participe davantage à la vie de la classe, lors d’une activité d’écriture collective par exemple.
  • Son résultat de Français passe de 40% d’objectifs acquis à 46%. S’il maintient cette progression, il peut atteindre le seuil de 60% requis pour réussir son année en juin.

En revanche, le fait de noter au jour le jour ses devoirs et leçons dans un carnet, plutôt que recevoir un plan hebdomadaire comme les autres, ne garantit pas l’apprentissage des leçons.

  • Ça peut être noté, mais pas fait ; ou alors il oublie en classe tantôt le carnet, la fiche, le cahier ; ou alors il perd la fiche.

 

En réalité, l’effort d’appropriation des savoirs n’est pas accompli par Ralph :

  • à     Il y a un manque flagrant de sérieux : de toutes les vacances de Noël, de son propre aveu, il n’a pas lu, alors qu’il accuse un  retard.
  • à     Depuis trois semaines, je lui demande d’apporter la préparation de mots pour la dictée. Il prétend préparer dans sa tête.
  • à     Il ne fait pas ses corrections de dictée.
  •  Sa maîtresse d’appui lui donne des verbes à remédier. Ce qu’il ne fait pas.

 

Si je me fie à ces observations, la volonté de faire simplement le travail nécessaire pour garantir la réussite scolaire fait défaut  chez Ralph.  Et c’est à mon avis le levier sur lequel on peut encore agir.

 

COVID et confinement :Les points verts indiquent la présence des élèves sur la plateforme. Ralph (ral) n’y est plus passé depuis 9 heures.

 

L’épisode du confinement a été un révélateur inattendu de l’insincérité des explications données par la maman au manque de travail de Ralph.

Chaque matin, les élèves recevaient les activités à réaliser avant 11 heures. Or il a passé des jours entiers sans rien faire, apparaissant parfois sur la plateforme à 10h30, pour tenir des propos déplacés lors du chat de 11 heures, et disparaître ensuite jusqu’au lendemain sans avoir exécuté les travaux. La maman prétendait qu’il ne disposait pas des moyens informatiques pour se connecter à notre site web.

Après avoir passé des semaines à y faire du tourisme, une mesure a été prise : il a été envoyé dans un centre scolaire où étaient regroupés les élèves de la ville qui ne pouvaient rester seuls à la maison pour réaliser leurs tâches. Les deux colonnes sans aucune coche verte montrent que ces élèves n’effectuaient pas leurs travaux en E-learning.


Durant ce vendredi d’E-learning, deux élèves dont Ralph n’ont rient fait.

 


En fin d’année, Ralph présente deux visages : en classe, le Ralph qui suit les cours, pose des questions, participe et effectue le travail dans les temps ; tandis qu’à la maison, le Ralph qui oublie de faire signer ses bilans, de faire ses devoirs, égare son matériel et n’étudie pas ses leçons avec pour conséquence, des récitations proches de la nullité.

J’arrive à la conviction d’avoir réuni suffisamment d’indices confirmant que quelque chose (ou quelqu'un) entrave le développement de Ralph.

Malgré deux séances de réseau, rien n’a pu été entrepris pour tirer au clair  et régler cette situation. Réunir tous les intervenants semble pourtant la meilleure idée qui soit. Expérience faite, c’est aussi diluer les responsabilités. Chacun y va de son explication, se gardant bien toutefois d’oser un diagnostic ou d’établir un plan d’action. Une fois encore, la bienveillance jette son voile opacifiant sur les problèmes, certes douloureux à aborder, mais préjudiciables à l’enfant tant qu’ils demeurent irrésolus.

La tendance est tellement installée qu’ont voit mal comment restaurer un semblant d’efficience. Samuel Roller disait que l’école fabrique l’échec scolaire. On peut ajouter que parfois la famille et les thérapeutes y contribuent largement.

 

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