Les enfants vont à l'école en faisant preuve d'une bonne volonté qui nous émeut. Pourquoi cela?
-Parce qu'il y a, caché au fond de l'enfant un désir ardent, celui d'apprendre pour grandir. Encore faut-il que leur étude soit payante et qu'elle leur apporte, à terme, le bonheur, la satisfaction que l'on ressent chaque fois qu'un effort voulu se solde par une réussite; pour cela, il importe que l'enfant puisse recevoir des réponses claires à quelques questions qu'il se pose peut-être confusément, mais qu'il aimerait bien pouvoir formuler clairement:
-C'est quoi, ce qu'on veut me faire apprendre ?
-Pour apprendre, et apprendre bien, qu'est-ce que je dois faire?
-Comment est-ce que je sais, si, apprenant, je suis sur le bon chemin. Et si je ne suis pas sur ce bon chemin, comment en suis-je informé ?
-Et si je fais des erreurs, comment puis-je les corriger ?
-Et enfin, quand j'ai travaillé un bon bout de temps, comment puis-je savoir, si vraiment je sais ce que je dois apprendre ?
Cela suppose une nouvelle pédagogie, la pédagogie de l'apprentissage. Le maître, dès lors, n'est plus un "enseigneur" qui parle devant des disciples assis devant lui. C'est un guide: il conseille l'enfant, l'éclaire, le stimule, l'encourage, le corrige parfois, compte tenu de sa nature propre, de la force de son intelligence, de ses rythmes particuliers. C'est le mérite de Patrick Briguet et de Philippe Favre, d'avoir opté pour cette pédagogie nouvelle qui est une pédagogie de l'efficacité.
Ils ont dû ne ménager ni leur peine ni leur temps et mobiliser des savoirs neufs. Le résultats est là , patent: les élèves ont dorénavant la possibilité de maîtriser le programme à leur rythme, puisque la gestion informatisée de l'évaluation permet de briser la contrainte arbitraire imposée par le cloisonnement des années solaires.
C'en est assez pour que chacun soit content. Les parents d'abord, les autorités scolaires ensuite, et aussi, M. Jean-Pierre Salamin, directeur de l'office de recherche et de documentation pédagogique du département de l'instruction publique à Sion, ainsi que M. Jacques Weiss, chef du service de la recherche à L'IRDP ( Institut Romand de Recherche et de Documentation Pédagogique à Neuchâtel).
La "charrue" de Briguet et Favre trace dans le champ scolaire un sillon profond. Une moisson lèvera, et cela pour le plus grand bien des élèves dont l'ouvrage quotidien, enfin payant, leur donnera le sentiment que désormais, à l'école ils peuvent grandir.
Samuel Roller 1992
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Prof. Samuel Roller
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